Disposer de la bonne information au bon moment ne suffit pas à décider. Il faut accepter que toute décision est imparfaite. C’est certainement l’exercice le plus difficile quand on a conscience qu’il manque des éléments pour éviter les zones d’ombres. Certainement parce que l’on croit souvent qu’une décision est parfaitement bonne ou totalement mauvaise. Certainement parce que, parfois, devant l’ampleur de l’enjeu, on pense que l’essai n’est pas permis et que la moindre erreur sera fatale. Notez bien que chaque pas permet d’avancer et que le meilleur moyen de faire du sur place est de ne rien faire. Ce n’est pourtant pas pour rien si, quand je parle de maitriser son temps « éditorial », je ne commence pas par parler d’essai mais finis sur ce point. Il y a une peur commune dans l’édition : que le marketing et le commercial viennent orienter le travail de l’éditeur et modifier le travail de conception. D’une certaine manière, cette crainte est justifiée : un test de projet peut amener à revoir le concept éditorial. Mais ne pensez-vous pas que la même crainte, pour les mêmes raisons, peut s’instaurer entre un auteur et son éditeur ? Elle ne me paraît pas pleinement légitime. Il est difficile de créer seul. Cela m’amène à revenir sur l’importance de la communication en amont. Si l’on considère qu’auteurs et éditeurs s’intéressent à la vie du livre et que diffuseurs, distributeurs s’intéressent d’abord à leur présence, ne faut-il pas s’interroger ensemble sur les moyens efficaces pour transformer un ouvrage à paraître en ouvrage visible, et considérer que le but de l’ensemble des acteurs est de faire vivre le livre en assurant le plus longtemps possible une rencontre avec le lecteur ?
coralinepasset
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